Observatoire du Pic de Château-Renard, St Véran

 

Du 10 au 17 Octobre 2020


Observatoire de St Véran 

Mission AF.R.A.M60



Observatoire de St Véran, Observatoire du pic de chateau renard, AF.R.A.M60



  Coordonnées : 44° 41’ 53’’ N

                                 :  06° 54’ 24’’ E

Code MPC: 615

Altitude : 2936 m

Pression atmosphérique moyenne : 702 hPa


1. Préambule

5 Clubs d’Astronomie, 17 participants, réunis autours d’une Mission commune...

Pour cette 5ème Mission, la Team « Astro Voyageurs », a souhaité partager son expérience et offrir à de nombreux passionnés d’ astrophotographie la possibilité de participer à cette nouvelle aventure… Elle a pour but de partager une passion commune et de favoriser les échanges entre 5 clubs d’astronomie…



2. Le Site


L’observatoire se situe dans les Alpes du Sud, dans le département des Hautes-Alpes. Niché au sommet du Pic de Château-Renard, il surplombe de près de 1000m le village de Saint-Véran.



3. Le Matériel 

3.1 Télescopes (Principaux)



Ritchey-Chrétien ASTROSIB

 500/4000 (f/d 8)

Monture équatoriale Allemande ASTRO PHYSICS 1600 GTO

( 2 Télescopes de ce type disponibles )






T62 (24 pouces) / Coupole « Paris »

620/9000 (f/d 15)

Cassegrain

Miroir en Zerodur, réputé pour sa stabilité thermique.

Monture équatoriale allemande REOSC.


3.2 Caméras

4 Caméras CCD Grands Capteurs dédiées à l’acquisition…


SBIB STX 16803

  • CCD 16 bit Monochrome
  • Capteur Kodak KAF 16803
  • Taille: 36.8 x 36.8
  • Résolution: 4096 x 4096
  • Taille Pixels: 9µm x 9 µm
  • Rendement Quantique: 60%



ATIK 11000
  • CCD 16 bit Monochrome
  • Capteur Kodak KAI-11002
  • Taille: 37.25 x 37.25mm
  • Résolution: 4007 x 4007
  • Taille Pixels: 9µm x 9 µm
  • Rendement Quantique: 50%



APOGEE U16M (2 Dispos...)

  • CCD 16 bit Monochrome
  • Capteur Kodak KAF-16803
  • Taille Capteur: 36.86 x 36.86mm
  • Résolution: 4096 x 4096
  • Taille Pixels: 9µm x 9 µm
  • Rendement Quantique: 60%

4. Le Programme de Travail (Extrait)

« Photographie planétaire et SHO appliqué aux Nébuleuses et Galaxies »

Pour cette 5ème Mission, nous avons choisi de profiter de l’opposition périhélique de Mars qui se produira le 13 Octobre 2020…


Pendant les oppositions périhéliques qui se produisent tous les deux ans environ entre les mois de juillet et septembre, Mars se rapproche de 20 à 30 millions de kilomètres de la Terre.

Durant ces périodes favorables, Mars présente un disque très détaillé qui passe progressivement d’un diamètre apparent de 3,5 ’’ à 25,1 ’’ (2003).

Dernières Oppositions Périhéliques de Mars :




 Mars, reine du bal planétaire…


Mars, Vénus, Jupiter, Saturne et Uranus et Neptune : Photographie des formations géologiques et atmosphériques sur les disques planétaires…


La Focale de 9 mètres ainsi que le rapport f/d de 15 du T620 font de cet instrument un outil d’exception destiné à la photographie planétaire.


La caméra ZWO ASI 224 MC est une caméra qui en raison de la taille de son capteur et de celle de ses photosites est également particulièrement adaptée à la photographie planétaire.


La valeur d’ échantillonnage de 0,09’’ est adaptée, en dépit d’un très léger sous-échantillonnage.


5. L'ascension, plus difficile que prévu...

Le rendez-vous est donné la veille, au gite de la Baïta du Loup, situé à l'entrée du village de St Véran, à 2000m d'altitude. 

L'idée est d'une part de permettre au groupe de faire connaissance autours d'un premier repas convivial, et d'autre part de commencer à s'acclimater à l'altitude, avant d'entamer l'ascension, le lendemain.



Dès le lendemain, Manuella, responsable de site, vient à notre rencontre au village, au volant d'un Toyota Hilux, toute récente acquisition du club Astroqueyras . Elle doit nous assister pour l'ascension à l'Observatoire, et surtout nous indiquer quels véhicules sont aptes à monter... Seuls 3 véhicules sur les 7 obtiendront l'autorisation de grimper...



La première partie de l'ascension présente des sentiers facilement praticables...



Mais rapidement les pistes deviennent beaucoup plus techniques, ponctuées d' ornières, d'obstacles divers et de neige... Et malgré l'utilisation de chaines, seuls 2 véhicules arriveront au sommet. Les 2 voitures immobilisées, devront être  récupérés plus tard dès que les conditions météo le permettront... 




Arrivée à l'Observatoire, après une bonne heure de trajet 


6. Vie base


La vie dans un observatoire astronomique ne ressemble à aucune autre... Aucun horaire, bien sûr, l'essentiel de l'activité se concentrant principalement la nuit. Chacun cherche son rythme, et il ne faut pas s'étonner des voir à toute heure de la journée des gens en pyjamas en croiser d'autres bien emmitouflés dans une épaisse  combinaison de ski. On mange, on dors, on travaille à n'importe quelle heure...

Les jours s'égrènent lentement, ponctués...

De moments studieux, à traiter les clichés de la nuit...


De moments beaucoup moins sérieux...






De concerts improvisés...






Et bien sûr, qui dit montagne, dit bons petits plats...



Et voici la star culinaire du séjour, du pain frais tous les jours grâce à David


7. Quelques Réalisations

Et oui, nous avons travaillé un peu, aussi... 


L                               IR                                R

Voici 3 clichés, réalisés au T620, à l'aide d'une caméra ZWO ASI120 monochrone, dans les longueurs d'ondes de la Luminance, Infrarouge et rouge.
Afin de ne pas perdre l'orientation de la planète, une roue à filtre a été utilisée.
Acquisition par le logiciel SharpCap
Chaque vidéo comporte un peu plus de 10 000 images, et seules 20% des clichés ont été gardés, empilés et traités par wavelet avec le logiciel Astrosurface.

 Puis Photoshop a permis de réaligner les 3 clichés, et d'attribuer:

  • La couche IR au Rouge
  • La couche L au Vert
  • La couche R au bleue

Composite: IR_L_V


Interprétation du cliché:

Les zones claires sont des plaines de basalte, recouvertes d' une fine couche de poussières chargées en oxyde de fer, donnant à mars sa couleur orangé. Les zones sombres sont des plateaux rocheux formés de cratères.

Les calottes polaires quant à elles, sont formées de glace d'eau et de glace carbonique. Elles se subliment en partie et rétrécissent lors des étés martiens.

Mars peut se cacher sous des tempêtes de poussières, ou encore montrer de fins nuages blanc-bleu de glace carbonique ou de glace d'eau, près du limbe équatorial.

Plus spécifiquement, sur ce cliché, nous pouvons aisément distinguer la calotte polaire Sud, en haut, et en cherchant un peu, une petite la tâche claire en périphérie environs à 8h00, qui n'est autre que le fameux mont Olympus (plus haut volcan connu du Système Solaire, culminant à 21 229 km d'altitude)


Couleur

Voici maintenant, pour comparaison, une image de Mars réalisée dans les mêmes conditions, mais directement en couleur cette fois ci.  

Donc réalisée à l'aide d'une caméra ASI 120 MC placée au foyer du télescope de 9 mètres. Vidéo d'environs 10 000images, avec seulement 25% des meilleurs clichés gardés.

Sur cette version, moins de détails dans les plaines de basalte (Le mont Olympus n'est plus visible) Par contre, des zones blanchâtres sur le pourtours (limbes) du disque planétaire sont très nettement révélées. Il s'agit de nuées nuageuses, non visibles sur le cliché précédent. Le post-traitement, plus doux, permet également de mieux faire ressortir le relief des zones rocheuses.




Voici maintenant le mouvement diurne saisi en une heure de temps au dessus de la coupole principale, dite "Paris".
Objectif Samyang 14mm/f2.8 monté sur boitier Nikon D700
120 x 30s
Intervallomètre
Logiciel de montage Startrail
Eclairage de l'avant plan par une lampe frontale (autonomie de moins d'une heure à cause de la température particulièrement basse, -10°)

Pour la petite histoire, sachez que cette coupole, autrefois, coiffait une des ailes de l'Observatoire de Paris, véritable pendant de la coupole Arago.



Observatoire de Paris, années 1960


Observatoire de Paris, aujourd'hui





A nouveau le mouvement diurne, mais cette fois ci enregistré de l'intérieure de la coupole Rochebrune, abritant un des T500/4000.
Les conditions de prise de vue sont quasiment identiques au cliché précédent, à cela près que le temps de capture a été doublé.

Objectif Samyang 14mm/f2.8 monté sur boitier Nikon D700
240 x 30s
Logiciel de montage Startrail

 Le plus délicat dans la réalisation de ce cliché aura été de trouver le bon dosage pour éclairer l'intérieure de la coupole. Réalisé ici avec l'écran de mon ordinateur portable, dont l'entrebâillement de l'écran a permis de produire une luminosité extrêmement faible...

                   8. Les alentours


Sur ce site, entre ciel et sommet enneigés, le terrain est très escarpé et le seul sentier praticable est le sentier qui mène à 2989 mètres d'altitude, au pic de Château Renard. Bonne condition physique et vêtements chauds requis!







             5. Conclusion de la Mission







Le fait d'avoir ouvert cette nouvelle  mission à de nombreux participants s'est avéré plein de (bonnes) surprises, et ouvre de nouvelles perspectives...


Certes, nous ne sommes pas allés au bout du programme de travail que nous avions élaboré de longue date...Et pourtant, grâce aux compétences et à l'énergie mises en œuvre par chacun des participants, nous avons fait mieux... Nous nous sommes offert un moment hors du temps, riche d'échanges et d' enseignements, en cette période si troublée et incertaine de pandémie...
Nous nous sommes enrichis les uns des autres, sommes revenus plus forts, pleins de merveilleux souvenirs, de rêves et d'espoirs quant à l'élaboration de notre prochaine mission...

Et si vous souhaitez en savoir plus sur cette aventure, vous pouvez consulter la version vidéo en cliquant sur ce lien




Photographing the clouds of venus

Photographier les nuages de Vénus.


Alors que les planètes Jupiter, Saturne ou bien encore Mars révèlent rapidement les  détails de leur surface en lumière visible, Vénus quant à elle, reste désespérément insondable en photographie classique. Rien n'y fait, ni la multiplication des temps d'exposition, ni l'utilisation d'instruments disposant d'un plus grand diamètre. Il existe pourtant une approche spécifique et bien plus performante...
C'est cette technique que je me propose de décrire dans cet article...


Constatation:

Lumière Visible

Voici un cliché de Vénus, prit avec une caméra ASI224 équipée d'un capteur couleur. 1000 images ont été retenues et additionnées, sur une vidéo en comportant 4000.
La surface planétaire, en raison des turbulences et de la dispersion atmosphérique, apparaît encore légèrement floutée, et ce, malgré la bonne stabilité des masses d'air le soir de la prise de vue et le grand nombre de clichés pris et retenus.
Mais surtout, le disque planétaire ne laisse apparaître aucune structure nuageuse, en raison de la nature même de l'atmosphère vénusienne.

Alors, comment faire?


Pour contourner ce problème, nous allons photographier Vénus dans deux longueurs d'ondes particulièrement intéressantes, mais situées en dehors du domaine des fréquences perceptibles par l'œil humain. 


 Pour rappel, la bande passante spectrale perceptible par l'œil humain s'étend de 400nm à 750nm


Cela  implique l'emploie d'un matériel adapté:
- Tout d'abord, la faiblesse du signal obtenu et les fréquences ciblées  nous imposent d' utiliser un capteur monochrome.
- De plus, seuls les instruments dit "réflecteurs" conviennent, tout réfracteur étant banni.
- Toujours en raison de la faiblesse du signal, ce réflecteur devra disposer d'un diamètre d'au moins 200mm

Très bien, mais on fait comment alors?

Nous y voilà: C'est  dans le domaine des fréquences ultraviolettes que nous obtiendrons le plus de détails dans les structures des masses nuageuses de Vénus. Ces fréquences font apparaître les nuages sombres de la haute atmosphère de vénus.
Mais attention.Toutes les caméras n'ont pas la même sensibilité aux ultraviolets, et certaines d'ailleurs, ne le sont pas du tout!!!Il conviendra donc de vérifier  ses performances en consultant le manuel d'utilisation qui l'accompagne. Celui ci comporte généralement le graphique de sensibilité du capteur, qui devrait ressembler à ceci:


 Pour exemple, voici le graphique  du Capteur KAF 16803.Le domaine de l'ultraviolet se situe aux alentours de 322 à 387nm. La courbe du graphique nous indique donc que le rendement quantique (sensibilité) est de l'ordre des 30% dans l'ultraviolet (360nm). Je vous avais prévenu, c'est peu...:-)
Les cameras DMK, Skyris 274M ou bien encore INOVA PLA-Mx sont des caméras particulièrement sensibles à l'ultraviolet.


Et ça donne quoi?

Ultraviolet

Nous voyons ici nettement apparaître les structures nuageuses. Les filtres UV, sont les plus performants pour révéler les structures nuageuses de vénus. Souvent désignés sous la terminologie U-Vénus, ils sont proposés par de nombreuses marques.





 Le modèle proposé par la marque Astrodon est réputé être le plus performant... Ses concurrents présentent malheureusement un défaut de transmission dans l'infrarouge, générant un manque de contraste ainsi que des rebords flous du disque planétaire.  

                                                                               





Son taux de transmission est excellent, à près de 100% entre 300nm et 400nm.











Le second filtre qui nous intéresse, c'est le filtre IR PASS... Cela peut sembler surprenant, car en photographie planétaire, on a tendance, bien au contraire, à filtrer les IR par l'adjonction d'un filtre IR Cut. Et pour cause, souvenez nous de ce qui a été dit plus haut: nous sommes généralement confronté à  un défaut de transmission dans l'infrarouge, générant un manque de contraste ainsi que des rebords flous du disque planétaire.  Ce qui est bien regrettable, car les IR ont des propriétés très précieuses en photographie planétaire:

Infrarouge

Le filtre IR Pass  ne laisse passer la lumière infrarouge qu' à partir de 750 à 800nm... Dans cette fenêtre spectrale, la turbulence atmosphérique est beaucoup plus modérée, et permet d'obtenir des images bien plus nettes. Il peut quant à lui, mais dans une moindre mesure, révéler les nuages de faible altitude de Vénus.
 A noter qu'il est également fortement recommandé pour accentuer les structures sombres sur Mars, Jupiter, la Lune et le Soleil qui sont également rendues beaucoup plus nettes.





Le filtre Astronomik IR est une référence dans ce domaine. A noter qu'il se décline en 2 versions, le n°807 et le n°742, à choisir en fonction du diamètre de votre instrument et de la turbulence de votre lieu d'observation.
Astronomik IR Ajouter


                                                                 
..La courbe en rouge montre que le taux de transmission en Infrarouge est de l'ordre des 100 % à partir de 750nm


A signaler également le filtre IR de chez Baader, qui a la particularité de commencer à 670nm dans le rouge profond, donc dans la lumière visible, ce qui permet de s'assurer d'une mise au point correcte...



OK, et maintenant?

Nous disposons maintenant de deux bases de données particulièrement précieuse:
La première, sur les nuages, en infrarouge.
La seconde, sur le disque planétaire, avec une image particulièrement nette grâce à l'infrarouge.
Ces données, je vous le rappelle, sont en noir et blanc...
Et bien, la technique va consister à leur attribuer de la couleur, en créant un canal Rouge, un Vert et un bleu à partir de ces données, afin de combiner ensuite les 3 canaux (merci Photoshop) et obtenir de la couleur. 
Par convention, nous affectons le Rouge à notre image IR, et le bleu à notre image en ultraviolet. Et le vert me direz vous? Et bien tout dépend. De multiples combinaisons sont possibles, surtout si vous disposez d'une autre source de données (Photo prises dans d'autres longueurs d'ondes intéressantes...)
Mais le plus simple, est de créer un Vert composite, mélange à 50% de nos 2 images.


                                                                              R= IR
                                                                              V= IR+UV
                                                                              B= UV


Et la Mise au Point alors ? 

L'idéal, aurait été d'acheter nos filtres UV et IR ainsi qu'un filtre Luminance chez un même fabricant, afin qu'ils aient la même épaisseur, et soient  donc parafocaux. La mise au point pourrait alors être aisément  réalisée en Luminance (visible à l'oeil), celle ci étant identique pour les autres filtres.
Seulement voilà, à ce jour, seul la marque Baader propose ces deux types de filtres. Dans notre cas, la solution consiste à réaliser la focalisation filtre par filtre, sur une étoile bien brillante.















Observation of Comet C/2020F3 NEOWISE

Observation de la Comète C/2020F3


En cette période estivale de l'année 2020, la Comète C/2020F3 NEOWISE est sans conteste  la bonne surprise de l'année...
Car alors que ses prédécesseures se sont malheureusement disloquées à l'approche du soleil, privant ainsi les observateurs d'un magnifique spectacle, Neowise, tout au contraire, vient contredire toutes les prévisions en déployant un magnifique panache ... Sa magnitude de l'ordre des 1.1 rend l'astre vagabond facilement visible à l'oeil nu. Ce qui n'était pas arrivé depuis bien longtemps.

Il n'en fallait pas moins pour mettre le monde des astro-photographes en effervescence... et me pousser à la photographier...

Bien que non prévu et de surcroît en Vacances, je dois improviser une séance de prise de vue avec les moyens du bord...

Première étape: Faire un point sur les conditions d'observation... (Merci l'Iphone :-))




La magnitude de Neowise devrait avoisiner les 0.6, alors que pour rappel,  l'oeil humain est capable, dans de bonnes conditions, de discerner des étoiles jusque la magnitude 6.




 L'application "Comet Book" nous indique que la Comète est visible horizon Nord/Est le matin vers 4H00... Le temps de mettre le matériel en place, il va falloir se lever tôt... :-(


Enfin à noter la présence gênante de la Lune, à proximité de notre Comète...Sa luminosité est importante, puisque sa surface est illuminée  à 72%.
De plus, la Lune se déplaçant chaque nuit un peu plus vers l' EST de 12°,( et donc de notre comète ), il est important de la photographier au plus vite, avant qu'elle ne soit noyée dans le voile lumineux lunaire...

Seconde étape: Le matériel.

Fort heureusement, j'ai emporté mon boitier NIKON D700. Niveau Objectif, je dispose d'un Sigma 105mm à F/2.8. Cet objectif, normalement préconisé pour le portrait, devrait faire l'affaire, car il est relativement lumineux, et dispose d'une focale à peu près adaptée. Aller, j'adopte, et puis de toutes manières, je n'ai pas d'autres choix.
Le vrai problème, cela va être le temps d'exposition... Pour ce type de photo, il me faut impérativement exposer durant plusieurs secondes, et donc employer un trépied le plus stable possible. Matériel, dont je ne dispose pas ... J'ai sous la main néanmoins, un tout petit trépied de table, qui sera mon seul allié... Aller, c'est partit.

Me voilà en pleine nuit, à 3h00 du matin, dans un champ d'Oliviers, avec tout ce petit matériel à mettre en place. Heureusement, la lumière de la lune me permet de m'y retrouver... Je vise l'horizon NE, repère l'étoile Capella. Elle me sert à m'orienter, mais aussi à peaufiner ma mise au point (grâce au  LiveView ) . Je passe en mode manuel, déclenchement par Intervallomètre, réglé sur 2s à 800 Isos. 
Voilà, tout est prêt, reste plus qu'à attendre que la comète émerge de la légère brume matinale, juste à gauche de cet olivier, que j'ai pris soins d'intégrer dans le champs, afin de composer l'image. La courbure de son tronc devrait pointer en direction de la comète... Enfin, normalement... 
La comète devrait commencer à être visible, je scrute les pâles lueurs qui commencent à apparaître à l'horizon, et soudain, ça y est, je devine la tête de la comète, et arrive même à entrevoir la traîne... Mais comment ne l'ai-je pas repéré plus tôt! Aller, vite je déclenche. 



C/2020F3 NEOWISE

Voici le cliché obtenu...
Il constitue en lui-même un défi technique, bien sûr, mais surtout un moyen de réaliser la grandeur et la beauté  de ces visiteurs venus du fin fond du système solaire, pour se consumer sous nos yeux (pour qui veut bien les observer), dans un panache lumineux fait de glace fondue et de poussières... N'oublions pas que ces corps célestes sont restés vierges depuis la création de notre système Solaire et gardent encore en eux bien des secrets sur les conditions de formation  de notre Soleil et de la Terre... Et que dire encore sur les soupçons qui s'élèvent de plus en plus dans la communauté des exobiologistes sur leur participation dans l'apparition/la propagation de la vie sur Terre et sûrement dans l' Univers...

TimeLaps disponible sur le lien suivant: C/2020F3 NEOWISE





Troisième Exposition d'Astrophotographie à "La Maison de l'Astronomie"

Du 20 Décembre 2019 à Avril 2020

Troisième Exposition d'Astrophotographie à "La Maison de l'Astronomie"

Un grand merci à Didier Favre, directeur de "La Maison de l'Astronomie", qui a bien voulu accueillir notre exposition dans sa nouvelle salle d'exposition, située au coeur de Paris, au 33,35 rue de Rivoli, dans le 4ème...

La Maison de l'Astronomie se dresse fièrement depuis les années 30 sur la rue de Rivoli. Elle est de fait, une des plus anciennes boutique du quartier...
Tout d'abord connue sous le nom Devaux (1942), puis Devaux-Chevet (1947), cette entreprise devient rapidement le plus grand spécialiste de l'optique de précision, reconnu au-delà de nos frontières. Astronomie, microscopie et jumellerie sont ses trois fers de lance pendant des décennies. L'entreprise fût pendant de nombreuses années dirigée par M. Daniel  Pasquelin, Président Directeur Général et M.Yves Delaye, Directeur Scientifique, qui participèrent grandement au développement et à la renommée de l'Entreprise.
Depuis quelques années, la maison de l'Astronomie a été reprise par Didier Favre, qui décida de re-louquer les lieux, et fit appel à l'Entreprise d'agencement "Josso Concept"
Une nouvelle enseigne vit le jour :"Le monde de l'observation". Son but est de refléter immédiatement les nombreux domaines de spécialisation de l'Entreprise.





Ce lieu insolite est l'endroit rêvé pour présenter nos clichés au public. Car cet écrin est baigné d'une lumière semi-obscure, qui semble tout naturellement émaner du gigantesque disque lunaire qui domine la salle...




Cette troisième exposition, organisée par le Club d'Astronomie Air France,  a réuni 24 clichés réalisés par 11 astrophotographes: Yves Tichené, Meris Darees, Evelyne Nagel, Mathieu Guinot, Romain Olivier, Simon -Pierre Maitrehenry, Fabrice Meunier, Dominique Dazun, Jérôme Etivant, Jérôme Miroux et Didier Fournil.
Les clichés ont été imprimés en 30X30 ou bien 30X40 sur papier FineArt Pearl 285g  Hahnemûle par le labo photo "Négatif+"

Et maintenant, un petit aperçu des clichés présentés...













En espérant que cette présentation attise votre curiosité, et vous donne envie de vous rendre sur place et d'embarquer pour un voyage aux confins de l'univers...